Saint Bénezet est né au Villard, hameau de Burzet, dans le Vivarais. Toute la tradition vivaraise l'affirme ; les murs et sa maison natale y sont encore conservés.


Tandis que Saint Bénézet gardait les brebis de sa mère au hameau du Villard, paroisse de Burzet, en 1177, Saint Bénézet reçoit sa vocation. En voici le récit rapporté par Réne l'ami de Jean-Claude Audigier

Jésus-Christ lui dit distinctement par trois fois :

-    Bénézet, mon fils, écoute la voix- de Jésus-Christ.
-    Qui êtes-vous, Seigneur, vous qui me parlez ?
-    Ecoute donc Bénézet, et ne crains rien. Je suis Jésus-Christ qui ai créé par une seule parole le ciel, la terre, la mer, et tout ce qui est renfermé.

-     Seigneur, que voulez-vous que je fasse ?
-    Je veux que tu laisses là les brebis de ta mère, que tu gardes, parce que tu dois me faire un pont sur le fleuve du Rhône

-     Seigneur, je ne sais où est le Rhône, et je n'ose pas abandonner les brebis de ma mère.
-     Ne t'ai-je pas dit de croire à ma parole ? Va donc hardiment car je ferai veiller sur tes brebis, et je te donnerai un compagnon qui te conduira jusqu'au Rhône.

-    Seigneur, je ne possède que trois mailles et comment pourrais-je faire un Pont sur le Rhône ?
-    Bien, tu feras comme je te l'apprendrai".

Guidé par un ange, l’enfant abandonne son troupeau et se rend en Avignon. Devant l’évêque de la ville, il annonce la raison de sa venue, mais le pontife ne l’écoute pas et ordonne qu’il soit châtié pour son impertinence. Conduit au prévôt, le berger ne se décourage pas et maintient qu’il a pour mission de construire un pont. Pour éprouver le garçon on lui demande de déplacer un énorme bloc de pierre. À la surprise générale, il le transporte sans difficulté jusqu’au Rhône; il déplaça seul une pierre que trente hommes n'auraient pu remuer. Les habitants d’Avignon apportent alors leur soutien à la construction du pont.

En fait, Bénézet était plutôt un frère collecteur de fonds de l'ordre du "Pont" - les Hospitaliers. Il parcourut un vaste territoire pour recueillir des aumônes considérables destinées à son entreprise. Il mourut d'épuisement en 1184 et son corps fut déposé dans la chapelle du pont encore inachevé. Il fut l'objet d'une grande dévotion populaire si bien qu'en 1331 le pape Jean XXII institua sa fête et la fixa au 14 avril. En 1674, à cause de la ruine du pont et de la menace des crues du fleuve, ses reliques furent transportées dans le couvent des Célestins puis, en 1854, dans l'église Saint Didier d'Avignon.

Pont D'Avignon

 

Le pont traverse le Petit Rhône, l’île de la Barthelasse et le Grand Rhône. Les quatre arches et la chapelle que l’on peut voir actuellement sous les vestiges d’un pont qui comportait 22 arches, mesurait plus de 649 m de long, et qui connut bien des vicissitudes. En 1669, le fameux édifice est emporté par une inondation n’épargnant que trois arches.

Il est vraisemblable qu’à l’origine, un pont, dont le souvenir s’est perdu, avait été construit à l’époque romaine. En 1177, la base des piles antiques servait d’assise à de nouvelles piles de pierre surmontées d’un tablier de bois. La construction du nouveau pont fut rapide, puisqu’en janvier 1186 on établissait les droits à percevoir sur les marchandises en le traversant.

Une chapelle, qui date de 1728, rappelle au Villard le souvenir du saint. Sur la route de Saint-Pierre-de-Colombier, au quartier de Lamadès, une croix indique le lieu d'où le berger aperçut pour la dernière fois son village.

Une statue contemporaine rappelle son souvenir dans l'église paroissiale.